Comme souvent, les chiens apparaissent sur de nombreuses listes de
Noël. Sauf que cette année, leur absence sous le sapin n'est pas due à des inquiétudes quant à l'envie réelle des enfants de les sortir tous les jours, mais à un manque d'approvisionnement du côté des distributeurs. En
Nintendogs. Le jeu canin vedette de la
DS est, en effet, devenu une denrée si rare qu'il s'est transformé en objet de spéculation.
Sorti
début octobre, le titre s'est vendu à un
million d'exemplaires en Europe. Bien plus que prévu, d'où pénurie dont Nintendo garantit qu'elle n'a pas été organisée. «
Je connais le mythe qui voudrait que toutes les ruptures soient voulues, mais là ce n'est vraiment pas le cas, explique Laurent Fischer, le directeur marketing du constructeur. Pour lancer un produit de ce genre, on prend les ratios de vente au Japon et aux États-Unis, on utilise les chiffres d'un gros titre équivalent en France, comme Pokemon, et on ajoute une marge pour la sécurité. »
Flambée des prix sur le marché de l'occasionCe calcul devait permettre à
Nintendo de tenir jusqu'à Noël. Mais le phénomène a tellement pris en
France que la société a décidé en dernière minute de réapprovisionner les distributeurs en
Nintendogs, un arrivage de
100 000 exemplaires étant prévu dans les prochains jours.
Un véritable marché noir du chien virtuel s'est mis en place en parallèle. Sur
eBay.fr, le mot «
Nintendogs » remonte
375 résultats. Mais pas question, comme c'est l'usage, de récupérer un jeu déjà sorti à moindre coût. Ici il faudra payer plus cher. «
C'est une première, poursuit Laurent Fischer. Au-delà des séries très limitées, on avait déjà eu des phénomènes de rupture sur des jeux comme Zelda. Mais à l'époque, le réflexe eBay n'existait pas en France. »
Ainsi, alors que le jeu coûte
40 euros en théorie, la grande majorité des enchères atteignent les
60 euros, soit une augmentation de
50 %. En achat immédiat le tarif monte même à
90 euros. Avec des différences en fonction du chien. La cartouche «
Labrador » revient, en moyenne, 10 euros plus chers que son équivalent «
Chihuahua ».
La concurrence, elle, ne dispose pas d'une arme équivalente. Aujourd'hui, selon les chiffres de GFK, quand il se vend une
PSP de Sony en France, il se vend
2,5 DS. Ce sont
700 000 exemplaires de la console à double écran qui devraient avoir été écoulés d'ici à Noël. La
PSP pourrait toutefois tirer profit d'un titre récemment sorti, dont les premiers chiffres de vente sont encourageants pour
Sony : GTA Liberty City Stories, soit la première adaptation à la console portable de la série des
Grand Theft Auto.